Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XL

À Mademoiselle de Cosnard de Ses.

La pièce de vers suivante se trouve en tête de la pièce intitulée les Chastes martirs, Tragédie chrestienne par Mademoiselle Cosnard, à Paris, chez Nicolas et Iean de la Coste, au mont S. Hilaire à l’Escu de Bretagne…, M.DC.L., avec privilège du Roy. L’ouvrage dont nous venons de reproduire le titre forme un volume in-4o de cinq feuillets non chiffrés et de quatre-vingt-quinze pages. Le premier feuillet est occupé par le titre ; le second contient la dédicace, adressée à la Reine régente et signée : Marthe Cosnard de Ses ; le troisième feuillet présente au recto les vers de Corneille qu’on va lire, et, au verso, un compliment adressé par M. de Saint-Nicolas, maître des eaux et forêts à Vire, à Mlle Cosnard ; il se termine ainsi :
Votre art qui va jusqu’à l’excès
Mérite bien qu’on vous appelle
Quelque jour la vierge de Sais,
Puisqu’Orléans a sa pucelle.

Les feuillets 4 et 5 renferment l’avis au Lecteur et les noms des personnages. Il s’en faut néanmoins que les exemplaires de cette tragédie se rencontrent d’ordinaire dans l’état que nous venons d’indiquer. Tous ceux que nous avons vus à Paris, dans les bibliothèques publiques et dans les ventes, ne contiennent ni le second ni le troisième feuillet, occupés par la dédicace et les vers. Je savais que ces curieuses particularités se trouvaient dans l’exemplaire qui figure au Catalogue de M. de Soleinne sous le no 1249, mais j’ignorais ce que cet exemplaire était devenu. M. Albert de la Fizelière, rédacteur en chef de l’Union des Arts, a eu l’obligeance de me le signaler. Il fait aujourd’hui partie de la précieuse bibliothèque de M. Léon de la Sicotière, avocat d’Alençon, qui a bien voulu nous en envoyer une description très-complète, avec une copie fort exacte des vers de Corneille. — Si nous cherchons quels sont les motifs qui ont pu amener notre poète à adresser ces vers à Mlle Cosnard, nous sommes obligé,