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Je vois se déborder le Pactole et le Tage[1],
Je les vois à grands flots se répandre sur toi.
N’accusons plus le siècle : enfin je la revoi,
Je la revois enfin cette belle inconnue, 105
Et par toi rappelée, et pour toi revenue.
Oui, désormais le siècle a tout son ornement,
Puisqu’enfin tu lui rends en cet heureux moment
Cette haute vertu, cette illustre bannie,
Cette source de gloire en torrents infinie, 110
Cette reine des cœurs, cette divinité :
J’ai retrouvé son nom, la Libéralité.


  1. Le Tage était autrefois, aussi bien que le Pactole, fameux par l’or qu’on trouvait dans son sable.
    Quidquid Tagus expiait auri,
    a dit Lucain au livre VII de la Pharsale, vers 755.