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lettre du Roi, se trouvent, ainsi que l’indique le titre que nous avons reproduit, au-dessous des figures énigmatiques de Valdor. Elles sont intitulées dans les Œuvres diverses publiées par Granet (p. 170-176) : Vers mis au-dessous des estampes qui représentent les glorieuses actions de Louis XIII ; et dans l’édition de Lefèvre : Inscriptions.

Les titres que nous donnons à chacune de ces petites pièces sont ceux qu’elles portent au bas de chaque gravure dans le volume où elles ont paru pour la première fois. Les éditeurs précédents les ont rarement reproduits, et ont d’ordinaire préféré les intitulés plus développés des diverses parties du poëme héroïque de Charles Beys qui se trouvent en regard de chaque gravure.


Caen[1].

Le château révolté donne à Caen mille alarmes ;
Mais sitôt que Louis y fait briller ses armes,
Sa présence reprend le cœur de ses guerriers ;
Et leur révolte ainsi ne semble être conçue
Que par l’ambition de jouir de sa vue, 5
Et de le couronner de ses premiers lauriers.


Pont-de-Cé[2].

Que sert de disputer le passage de Loire ?
Le sang sur la discorde emporte la victoire ;
Notre mauvais destin cède à son doux effort ;
Et les canons, quittants leurs usages farouches, 10
Ne servent plus ici que d’éclatantes bouches[3],
Pour rendre grâce au ciel de cet heureux accord.

  1. Ce fut le 7 juillet 1620 que le Roi quitta Paris pour soumettre la Normandie. La ville de Rouen ouvrit d’elle-même ses portes, et Caen se rendit après une faible résistance.
  2. Louis XIII attaqua le Pont-de-Cé le 7 août 1620.
  3. Touches, dans l’édition originale ; mais ce texte gravé contient beaucoup de fautes. La traduction latine ne laisse aucun doute sur la vraie leçon ; on y lit : altitonis resonantia vocibus ora.