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d’y faire travailler promptement ; et comme j’ai cru que pour rendre cet ouvrage parfait, je devois vous en laisser l’expression, et à Valdor les desseins, et que j’ai vu, par ce qu’il a fait, que son invention avoit répondu à mon attente, je juge, par ce que vous avez accoutumé de faire, que vous réussirez en cette entreprise, et que pour éterniser la mémoire de votre Roi, vous prendrez plaisir d’éterniser le zèle que vous avez pour sa gloire. C’est ce qui m’a obligé de vous faire cette lettre par l’avis de la Reine régente, Madame ma mère, et de vous assurer que vous ne sauriez me donner des preuves de votre affection plus agréables que celle que j’en attends sur ce sujet. Cependant je prie Dieu qu’il vous ait, Monsieur de Corneille, en sa sainte garde.

« Écrit à Fontainebleau, ce 14 octobre 1645.

« Signé : Louis ; et plus bas : de Guénégaud.

« Et au-dessus est écrit :

« À Monsr de Corneille. »

Il y a au département des manuscrits de la Bibliothèque impériale (fonds français 6643, p. 124) une copie de la lettre de cachet du Roy escrite à Monsieur Corneille, qui présente quelques légères variantes inutiles à mentionner. Dans cette copie la date, antérieure de plus d’un an, est du « 4e iour d’octobre 1644. »

Cette copie est précédée (p. 120), dans le Recueil manuscrit que nous venons de citer, d’une lettre, signée Thonier, qui a été reproduite par M. Taschereau dans la seconde édition de son Histoire de la vie et des ouvrages de P. Corneille (p. 324), et qui commence ainsi :

« Du 5e octobre, à Fontainebleau.

« Monsieur,

« Voici la copie de la lettre que vous avez désirée ; j’adresse l’original à M. Valdor, pour lui donner le moyen d’obliger doublement M. de Corneille. Comme elle est un effet de sa sollicitation, elle est une preuve de son estime, et il croit qu’avec l’approbation du Roi ce fameux auteur se surmontera pour rendre son entreprise plus illustre. Je vous supplie de lui faire rendre mon paquet et de pardonner la peine que je vous donne. La maladie de S. É. nous tiendra en ce lieu plus longtemps qu’on ne voudrait, etc. »

Les épigrammes de Corneille, comme on les appelle en tête de la