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Après trente-trois ans sur le trône perdus,
Commençant à régner, il a cessé de vivre.



Épitaphe sur Louis XIII. Copie, signée P. Corneille, occupant les pages 211 et 212 du « second recueil » d’un manuscrit in-4o de la bibliothèque de l’Arsenal portant le no 135 des Belles-Lettres.


Sous ce marbre repose un monarque françois,
Que ne sauroit l’envie accuser d’aucun vice ;
Il fut et le meilleur et le plus grand des rois,
Son règne fut pourtant celui de l’injustice.

Sage en tout, il ne fit jamais qu’un mauvais choix,
Dont longtemps nous et lui portâmes le supplice ;
L’ambition, l’orgueil, l’intérêt, l’avarice,
Revêtus de son nom, nous donnèrent des lois.

Vainqueur de toute parts (sic), esclave dans sa cour,
Son tyran et le nôtre à peine sort du jour,
Que dans la tombe même il le force à le suivre.

Jamais pareils malheurs furent-ils entendus ?
Après trente et trois ans sur le trône perdus,
Commençant à régner, il a cessé de vivre.



« Sonnet sur la mort de Louis XIII, qu’on assure être de P. Corneille et n’avoir jamais paru. » Les Nouveaux Amusemens du cœur et de l’esprit, ouvrage périodique, [par Philippe de Prétot], à la Haye, chés Zacharie Chastelain, etc., 1737-1745, tome XIV, p. 330.


Sous ce marbre repose un monarque françois,
Que ne sauroit l’envie accuser d’aucun vice ;
Il fut et le plus juste et le meilleur des rois,
Son règne fut pourtant celui de l’injustice.

Sage en tout, il ne fit jamais qu’un mauvais choix,
Dont longtemps nous et lui portâmes le supplice ;