Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LIV
NOTICE BIOGRAPHIQUE

dans Tite et Bérénice (1670) une triste preuve de l’affaiblissement de son génie[1].

Le privilège de cette tragédie fait mention d’une traduction en vers de la Théhaïde de Stace, dont un livre tout au moins, le second, paraît avoir été imprimé, mais probablement comme essai et à très-petit nombre. Corneille, découragé sans doute du peu de succès de cette tentative, n’aura pas jugé à propos d’y donner suite. On n’a pas pu retrouver un seul exemplaire de l’ouvrage[2].

Il eut une heureuse inspiration en 1674, lorsqu’il se fit le collaborateur de Molière, et consacra « une quinzaine, » nous dit-il, à écrire une grande partie de la tragédie-ballet de Psyché[3], et notamment cette scène si délicate et si tendre où Psyché déclare à l’Amour les sentiments qu’il lui fait éprouver.

Après avoir composé encore quelques vers en l’honneur de Louis XIV, et particulièrement les Victoires du Roi sur les états de Hollande, autre traduction d’un poëme du P. de la Rue[4], Corneille fit jouer, en 1672, sa Pulchérie par les comé-

  1. Voyez tome VII, p. 185-196. — Nous avons reproduit à la page 193 de la Notice de Tite et Bérénice quatre vers rapportés par Subligny, dont nous ne connaissions pas l’auteur et que nous regardions comme étant probablement de celui qui les avait cités. Voici la pièce même d’où ils sont tirés ; nous en devons la communication à l’obligeance de M. Paul Lacroix :
    À Monsieur de Corneille l’aîné, sur le rôle de Tite
    dans sa Bérénice.
    Quand Tite dans tes vers dit qu’il se fait tant craindre,
    Qu’il n’a qu’à faire un pas pour faire tout trembler,
    Corneille, c’est Louis que tu nous veux dépeindre ;
    Mais ton Tite à Louis ne peut bien ressembler :
    Tite, par de grands mots, nous vante son mérite ;
    Louis fait, sans parler, cent exploits inouïs ;
    Et ce que Tite dit de Tite,
    C’est l’univers entier qui le dit de Louis.


    (Billets en vers de M. de Saint-Ussans. Paris, Jean Guignard et Hilaire Foucault, 1688, p. 6.)

  2. Voyez tome X, p. 245 et 246.
  3. Voyez tome VII, p. 280 et 288.
  4. Tome X, p. 252.