Et cette foi donnée ôte de mon pouvoir
Ce qu’à notre amitié je me sais trop devoir.
Et juge, en regardant cette belle maîtresse,
Si celui qui pour toi l’ôte à son ravisseur
N’a pas bien mérité l’échange de ta sœur.
Je ne saurois souffrir qu’en ma présence on die
Qu’il doive m’acquérir par une perfidie :
Et pour un tel ami lui voir si peu de foi
Me feroit redouter qu’il en eût moins pour moi.
Mais Alcidon survient ; nous l’allons voir lui-même
Contre un rival et vous disputer ce qu’il aime[1].
Scène IX.
Tu me croyois sans doute encor dans le malheur :
Voici qui m’en délivre ; et n’étoit que Philiste
À ses nouveaux desseins en ta faveur résiste,
Cet ami si parfait qu’entre tous tu chéris
T’auroit pour récompense enlevé ta Doris.
Le désordre éclatant qu’on voit sur mon visage[2]
N’est que l’effet trop prompt d’une soudaine rage.