Scène IV.
Mon cœur à ses douleurs s’attendrit de pitié[1] ;
Il montre une franchise ici trop naturelle,
Pour ne te pas ôter tout sujet de querelle.
L’affaire se traitoit sans doute à son desçu,
Et quelque faux soupçon en ce point t’a déçu.
Va retrouver Doris, et rendons-lui Clarice.
Tu te laisses donc prendre à ce lourd artifice,
À ce piège, qu’il dresse afin de me duper[2] ?
Romproit-il ces accords à dessein de tromper ?
Que vois-tu là qui sente une supercherie ?
Je n’y vois qu’un effet de sa poltronnerie,
Qu’un lâche désaveu de cette trahison[3].
De peur d’être obligé de m’en faire raison.
Je l’en pressai dès hier ; mais son peu de courage
Aima mieux pratiquer ce rusé témoignage,
Par où m’éblouissant il put un de ces jours
Renouer sourdement ces muettes amours.
Il en donne en secret des avis à Florange :
Tu ne le connois pas ; c’est un esprit étrange.
Malgré lui tes desirs se trouveront contents.