Et puisqu’il est ainsi, le ciel fait bien connoître[1]
Que son juste courroux a soin de me venger[2].
Quel plaisir, Alcidon, prends-tu de m’outrager ?
Mon amitié se lasse, et ma fureur m’emporte ;
Mon âme pour sortir ne cherche qu’une porte.
Ne me presse donc plus dans un tel désespoir[3] :
J’ai déjà fait pour toi par delà mon devoir.
Te peux-tu plaindre encor de ta place usurpée[4] ?
J’ai renvoyé Géron à coups de plat d’épée ;
J’ai menacé Florange, et rompu les accords[5]
Qui t’avoient su causer ces violents transports.
Ne se contente point d’une si lâche issue ;
Va m’attendre…
Arrêtez, je ne permettrai pas
Qu’un si funeste mot termine vos débats.
Faire ici du fendant tandis qu’on nous sépare[6],
C’est montrer un esprit lâche autant que barbare.
Adieu, mauvais, adieu : nous nous pourrons trouver ;
Et si le cœur t’en dit, au lieu de tant braver,
J’apprendrai seul à seul, dans peu, de tes nouvelles.
Mon honneur souffriroit des taches éternelles
À craindre encor de perdre une telle amitié.
- ↑ Var. Et puisqu’il est ainsi, le ciel fait bien paroître. (1634-60)
- ↑ Var. Que son juste courroux a voulu me venger. (1634)
- ↑ Var. Ne me presse donc plus dedans mon désespoir, (1634-60)
- ↑ Var. Te peux-tu plaindre encor de ta place occupée ? (1634-57)
- ↑ Var. J’ai menacé Florange, et rompu des accords
Qui te causoient jadis ces violents transports, (1634-57) - ↑ Var. Faire ici du fendant alors qu’on nous sépare, (1634-60)