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XLIX
SUR PIERRE CORNEILLE.

de Guise, comme nous l’apprend Loret par les vers suivants de sa Muse historique :

Mardi, cet auteur de mérite,
Que l’on nommoit Tristan l’Hermite,
. . . . . . . . . . .
Décéda d’un mal de poulmon
Dans le très-noble hôtel de Guise,
Où ce prince, qu’un chacun prise,
Par ses admirables bontés,
Ses soins et générosités,
Dès longtemps s’étoit fait paraître
Son bienfaiteur, Mécène, et maître.

N’est-il pas probable que Corneille eut dès 1655 la survivance de ce logis, dès longtemps consacré à un poëte dramatique, et auquel sa supériorité sur tous ses rivaux lui donnait une sorte de droit ?

En tout cas, il est certain qu’il n’alla pas s’établir en 1662 rue d’Argenteuil, et qu’il y vint beaucoup plus tard qu’on ne l’a cru ; il n’y était pas encore fixé en 1676, car, ainsi que l’a remarqué M. Taschereau[1], une procuration du 23 août 1675, relative à la tutelle des enfants d’un cousin de Corneille, avec qui il paraissait fort lié, et qu’il avait chargé depuis son départ de Rouen d’y surveiller ses intérêts[2], prouve qu’à cette époque Pierre Corneille demeurait rue de Cléry, paroisse Saint-Eustache[3]. Il y habitait encore au commencement de l’année suivante, comme le montre une Liste (avec les adresses) de Messieurs de l’Académie françoise en Ianuier 1676, la seule de ce genre que nous connaissions pour tout le dix-septième siècle[4].

  1. Œuvres complètes de P. Corneille, 1857, tome I, p. xxvi.
  2. Voyez Pièces justificatives, n° XII.
  3. Voyez Pièces justificatives, n° XIII.
  4. Cette liste, de format in-4°, a été publiée chez Pierre le Petit, imprimeur ordinaire du Roi et de l’Académie. L’exemplaire que nous en avons vu appartient à la Bibliothèque impériale, où il porte le n° Z2284. L’article consacré à Corneille y est ainsi conçu :
    1647. Pierre Corneille, cy-deuant Aduocat General à la Table
    de marbre de Normandie, rue de Clery.