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ACTE III, SCÈNE IX.
CLARICE.

Oui, des voleurs, Nourrice.

LA NOURRICE embrasse les genoux de Clarice,
et l’empêche de fuir[1].

1140Oui, des voleurs, Nourrice.Ah ! de frayeur je pâme.

CLARICE.

Laisse-moi, misérable.

CÉLIDAN.

Laisse-moi, misérable.Allons, il faut marcher,
Madame ; vous viendrez.

CLARICE.
(Célidan lui met la main sur la bouche[2].)

Madame ; vous viendrez.Aux vo…[3].

CÉLIDAN.
(Il dit ces mots derrière le théâtre[4].)

Madame ; vous viendrez.Aux vo…__Touche, cocher.

  1. Pour ce jeu de scène, la leçon de 1634 est, en tenant compte de la correction contenue dans l’errata : la nourrice, se jetant a ses genoux. — Dans les éditions de 1644-60 : embrassant ses genoux.
  2. Var. clarice, à qui Celidan met la main sur la bouche. (1634-60)
  3. Ce mot interrompu nous semble d’un effet bizarre, mais il serait facile de trouver dans les œuvres dramatiques des prédécesseurs de Corneille plus d’un exemple de ce genre. Le plus connu, et le plus souvent cité peut-être, est celui qu’on rencontre au Ve acte du Daire (Darius) de Jacques de la Taille (voyez sur ce poëte l’Histoire du théâtre françois, tome III, p. 337 et suivantes) :
    Ma femme et mes enfants aye en recommanda…
    Il ne put achever, car la mort l’en garda.
  4. Var. célidan, derrière le théâtre. (1634-60) — Il dit ces deux mots derrière le théâtre. (1663, en marge.)