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LA VEUVE.

La peine qui n’est plus augmente nos délices !
Qu’un si doux souvenir
M’apprête à l’avenir
D’amoureuses tendresses !
1130Que mes malheurs fînis auront de volupté !
Et que j’estimerai chèrement ces caresses
Qui m’auront tant coûté !

Mon heur me semble sans pareil[1] ;
Depuis qu’en liberté notre amour m’en assure[2],
1135Je ne crois pas que le soleil…


Scène IX.

CÉLIDAN, ALCIDON, CLARICE, la Nourrice.
CÉLIDAN dit ces mots derrière le théâtre[3].

Cocher, attends-nous là.

CLARICE.

Cocher, attends-nous là.D’où provient ce murmure ?

ALCIDON.

Il est temps d’avancer ; baissons le tapabord[4] ;
Moins nous ferons de bruit, moins il faudra d’effort.

CLARICE.

Aux voleurs ! au secours !

LA NOURRICE.

Aux voleurs ! au secours !Quoi ! des voleurs, Madame ?

  1. Var. Mon heur me semble nompareil. (1634)
  2. Var. Depuis que notre amour déclaré m’en assure. (1634-57)
  3. Var. célidan, derrière le théâtre. (1634-60)
  4. Bonnet à l’anglaise, qui, lorsqu’on veut, se rabat sur les épaules. On peut voir la représentation de cette sorte de coiffure dans une gravure faite pour l’édition de 1660 et qui accompagne aussi d’ordinaire celle de 1664.