fort mal publiée[1], nous apprend qu’il a déjà presque achevé les trois premiers actes de Sertorius ; nous le voyons persuadé qu’il n’a « rien écrit de mieux, » et le public contemporain semble avoir partagé cette opinion[2].
Au mois d’avril 1662, il écrit au même abbé de Pure : « Le déménagement que je prépare pour me transporter à Paris me donne tant d’affaires que je ne sais si j’aurai assez de liberté d’esprit pour mettre quelque chose cette année sur le théâtre[3]. » Il ne fit, en effet, rien représenter en 1662 ; et au commencement d’octobre il n’avait pas encore quitté Rouen[4]. Non-seulement aucun ouvrage dramatique, mais nulle pièce de vers ne vient se placer dans cette année, qu’un déménagement de poëte semble, on a peine à le croire, avoir occupée ou du moins troublée tout entière. C’est, il est vrai, à cette époque que se rattache la Plainte de la France à Rome, écrite à l’occasion de l’insulte faite au duc de Créquy, ambassadeur de France, par les Corses de la garde du Pape ; mais nous avons prouvé que cette pièce de vers, attribuée sans hésitation à Corneille par la plupart de ses éditeurs et de ses biographes, n’est point de lui, mais de Fléchier[5].
Où Corneille vint-il habiter à Paris en quittant Rouen ? Ce fut, selon M. Édouard Fournier, à l’hôtel de Guise, rue du Chaume, où est aujourd’hui le palais des Archives. Il est vrai qu’en 1663 d’Aubignac nous apprend que notre auteur y avait « le couvert et la table, » et Tallemant des Réaux raconte qu’il avait « trouvé moyen » d’y « avoir une chambre[6] ; » mais cela ne s’applique-t-il pas aux séjours passagers que le poëte venait faire seul à Paris, dans le temps où il habitait encore Rouen, plutôt qu’à une installation permanente et complète avec femme et enfants ?
On peut être encore plus tenté de le croire si l’on remarque que le 7 septembre 1655, Tristan l’Hermite mourut à l’hôtel