On n’a point encor vu que ce manque de cœur
M’ait rendu le dernier où vont les gens d’honneur.
Je te veux bien ôter tout sujet de colère ;
Et quoi que de ma sœur ait résolu ma mère,
Dût mon peu de respect irriter tous les Dieux,
J’affronterai Géron et Florange à ses yeux.
Mais après les efforts de cette déférence[1],
Si tu gardes encor la même violence,
Peut-être saurons-nous apaiser autrement
Les obstinations de ton emportement.
Je crains son amitié plus que cette menace :
Sans doute il va chasser Florange de ma place.
Mon prétexte est perdu, s’il ne quitte ces soins[2] :
Dieux ! qu’il m’obligeroit de m’aimer un peu moins !
Scène IV.
Je meure, mon enfant, si tu n’es admirable !
Et ta dextérité me semble incomparable :
Tu mérites de vivre après un si beau tour[3].
Vous n’eussiez pu m’entendre, et vous garder de rire[4].
- ↑ Var. Je souffre jusque-là ton humeur violente ;
Mais, ces devoirs rendus, si rien ne te contente,
Sache alors que voici de quoi nous apaisons
Quiconque ne veut pas se payer de raisons. (1634-57) - ↑ Var. Mon prétexte est perdu, s’il ne quitte ses soins. (1664 et 68)
- ↑ Var. Tu mérites de vivre après un si bon tour. (1634-68)
- ↑ Var. Vous n’eussiez pu m’entendre, et vous tenir de rire. (1634-57)
Sitôt que j’aurai pu me rendre chez ma mère,
Dût mon peu de respect offenser tous les Dieux. (1634-57)