Soit une vérité, soit une illusion
Que ton esprit adroit emploie à ta défense[1],
Le mien de tes discours plus outre ne s’offense,
Et j’en estimerai mon bonheur plus parfait,
Si d’un mauvais dessein je tire un bon effet[2].
Que de propos perdus ! Voyez l’impatiente
Qui ne peut plus souffrir une si longue attente.
Scène IV.
Devinez la façon dont je veux vous punir.
M’interdiriez-vous bien l’honneur de votre vue ?
Vraiment, vous me jugez de sens fort dépourvue :
Vous bannir de mes yeux ! une si dure loi
Feroit trop retomber le châtiment sur moi,
Et je n’ai pas failli, pour me punir moi-même.
L’absence ne fait mal que de ceux que l’on aime.
Aussi, que savez-vous si vos perfections
Ne vous ont rien acquis sur mes affections ?
Mes défauts, et le peu que le ciel m’a fait naître.