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LA VEUVE.

Quoi que puisse à nos yeux offrir la nouveauté,
Rien ne les peut toucher à l’égal de sa vue ;
Il n’est point de mortel, après l’avoir connue,
Qui se puisse vanter de voir sa liberté[1].

Admire le pouvoir qu’elle a sur mon esprit,
Ne cherche point le nom de celui qui t’écrit,
Qui jamais ne connut Apollon ni sa lyre.

Ton mérite l’oblige à te donner ces vers,
Et la douceur des tiens le force de te dire
Qu’il n’est rien de si beau dedans tout l’univers.
L. N.


À MONSIEUR CORNEILLE EN FAVEUR DE SA VEUVE.

Corneille, que ton chant est doux !
Que ta plume a trouvé de gloire !
Il n’est plus d’esprit parmi nous
Dont tu n’emportes la victoire.
Ce que tu feins a tant d’attraits
Que les ouvrages plus parfaits
N’ont rien d’égal à ton mérite[2] ;
Et la Veuve que tu fais voir,
Plus ravissante que Mélite,
Montre l’excès de ton savoir.
Burnel.


À MONSIEUR CORNEILLE.

Clarisse est sans doute si belle
Que Philiste n’a le pouvoir
De goûter le bien de la voir,
Sans devenir amoureux d’elle.
Ses discours me font estimer
Qu’on a plus de gloire à l’aimer[3]

  1. Tel est le texte de l’édition originale ; peut-être faut-il lire : « d’avoir sa liberté. »
  2. Dans l’édition originale : « à son mérite. »
  3. Dans l’édition originale : « de l’aimer. »