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NOTICE BIOGRAPHIQUE

ne nous quitte point ne nous laisse pas souvent cette liberté de reconnoître et encore moins d’avouer nos défauts[1]. »

Il n’est pas étonnant qu’après le succès si divers de ses deux derniers ouvrages, Pertharite et le commencement de l’Imitation, Corneille ait longtemps cessé de travailler pour le théâtre, et se soit attaché avec ardeur à continuer sa pieuse traduction, dont il avait publié les premiers chapitres sans trop savoir s’il poursuivrait sa tache, et seulement, nous dit-il, « pour coup d’essai, et pour arrhes du reste[2]. »

Les recherches dont la vie et les œuvres de Corneille ont été l’objet dans ces derniers temps ont en partie comblé le vide que ses biographes du dix-huitième siècle avaient laissé dans l’histoire des années où il demeura éloigné du théâtre. En 1840, M. Deville a communiqué à l’Académie de Rouen la description d’un registre de la paroisse Saint-Sauveur de Rouen, qui contient les comptes dressés par Pierre Corneille en sa qualité de marguillier et de trésorier en charge de ladite paroisse, pour l’année écoulée de Pâques 1651 à Pâques 1652[3]. M. Célestin Port publia en 1852 quatre lettres inédites, adressées par Pierre Corneille au R. P. Boulard, abbé coadjuteur de Sainte-Geneviève, au sujet de la traduction de l’Imitation. La première est de la veille de Pâques 1652, et il y est question de ces comptes de la paroisse Saint-Sauveur dont nous venons de parler ; la dernière est du 10 juin 1656[4]. Enfin, en 1867, une intéressante communication de M. Gosselin à M. Taschereau nous montre Corneille faisant en 1652 quelques acquisitions dans une vente de livres à Rouen[5].

Si l’on joint aux lettres publiées par M. Port l’ensemble des préfaces des diverses éditions de l’Imitation, que nous avons pour la première fois rassemblées d’une manière complète, si l’on prend la peine de lire en note au commencement de chacun des chapitres la description des divers sujets des gravures que

  1. Idée des spectacles anciens et nouveaux, par M. M. D. P. (Michel de Pure). À Paris, chez Michel Brunet, 1668, p. 168.
  2. Tome VIII, p. 17.
  3. Voyez Pièces justificatives n° XI.
  4. Voyez tome X, p, 458-473.
  5. La bibliothequee mise en vente, par suite de saisie, était celle