Gardez-le cependant au pied de ce rocher.
Scène VI.
Dans ces funestes lieux où la seule inclémence
D’un rigoureux destin réduit mon innocence,
Je n’attends désormais du reste des humains
Ni faveur ni secours, si ce n’est par tes mains.
Je ne connois que trop où tend ce préambule[3].
Vous n’avez pas affaire à quelque homme crédule :
- ↑ Var. Et l’autre mène. (1632-57)
- ↑ Dans les éditions de 1632-60 les mots en prison ne sont pas placés ici, mais à la ligne précédente : clitandre, en prison, le geôlier — En marge, dans l’édition de 1663 : Il parle en prison.
- ↑ Var. À d’autres : je vois trop où tend ce préambule. (1632)
Et ne me font pas voir le Prince en ce besoin.
3e veneur. Assurez-vous sur moi qu’il ne peut être loin ;
La mort de son cheval, étendu sur la terre,
Et tout fumant encor d’un éclat de tonnerre,
L’ayant réduit à pied, ne lui permettra pas
En si peu de loisir d’en éloigner ses pas.
cléon. Ta foible conjecture a bien peu d’apparence,
Et flatte vainement ma débile espérance :
Le moyen que le Prince, aussitôt remonté,
De ce funeste lieu ne se soit écarté.
3e veneur. Chacun, plein de frayeur au bruit de la tempête,
Qui cà, qui là, cherchoit où garantir sa tête ;
Si bien que, séparé possible de son train,
Il n’aura trouvé lors d’autre cheval en main ** ;
Joint à cela que l’œil, au sentier où nous sommes,
N’en remarque aucuns pas mêlés à ceux des hommes.
cléon. Poursuivons ; mais je crois que, pour le rencontrer.
Il faudroit quelque Dieu qui nous le vînt montrer. (1632-57)
*. scène vii. cléon et un autre veneur. (1644-57)
**. Il n’aura pas trouvé d’autre cheval en main. (1644-57)