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XXXVI
NOTICE BIOGRAPHIQUE

toute apparence, pour l’en remercier que Corneille écrivit, au sujet de la fondation de l’Académie de peinture, la pièce de vers intitulée : la Poésie à la Peinture, en faveur de l’Académie des peintres illustres[1]. Il y célèbre le retour de « cette belle inconnue, la Libéralité, » qui, vainement appelée par les poëtes, semble consentir à reparaître aux yeux des peintres.

Nous arrivons au temps de la Fronde, si désastreux pour l’État, si funeste pour les arts et les lettres, particulièrement pour les auteurs dramatiques et les comédiens, et durant lequel, suivant l’expression de Corneille, les désordres de la France ont resserré dans son cabinet ce qu’il se préparait à lui donner[2]. Ces troubles n’empêchèrent point toutefois la publication du magnifique ouvrage de Valdor, auquel avait travaillé notre poëte : les Triomphes de Louis le Juste. Il parut le 22 mai 1649. On devait tenir naturellement, dans des circonstances si graves, à ne rien négliger de ce qui pouvait rendre à la royauté un peu de prestige et d’éclat.

Il est assez difficile de suivre pendant cette époque le détail de la vie de Corneille. Il faut se contenter d’indiquer quelques faits, qui ont pour nous leur intérêt, mais qu’aucun lien commun ne rattache les uns aux autres. Le Sonnet au R. P. dom Gabriel à l’occasion de sa traduction des Épîtres de saint Bernard[3] nous montre une fois de plus que notre poëte avait dès lors avec divers religieux d’excellentes relations, qui durent contribuer pour une certaine part au changement de direction que subit par la suite son talent.

Un billet du 25 août 1649[4] nous apprend, par le lieu d’où il est daté, que Corneille avait alors momentanément quitté Rouen, et qu’il était à Nemours, très-probablement chez le médecin Dubé, son parent et allié, comme il l’appelle, dont il adresse à un de ses amis un ouvrage tout récemment publié.

Vers les derniers jours de 1649, les troubles politiques, un instant apaisés, laissèrent quelque place aux questions litté-

  1. Tome X, p. 116.
  2. Tome X, p. 449. — Voyez aussi la Notice d’Andromède, tome V, p. 248-251.
  3. Tome X, p. 122.
  4. Tome X, p. 462 et 453.