Et je m’étonne fort comme ils n’ont dans ton âme
Rétabli ta raison ou dissipé ta flamme.
Quelques charmes secrets mêlés dans ses rigueurs
Étouffent en naissant la révolte des cœurs ;
Et le mien auprès d’elle, à quoi qu’il se dispose,
Murmurant de son mal, en adore la cause.
Mais puisque son dédain, au lieu de te guérir,
Ranime ton amour, qu’il dût faire mourir[1],
Sers-toi de mon pouvoir ; en ma faveur, la Reine
Tient et tiendra toujours Rosidor en haleine ;
Mais son commandement dans peu, si tu le veux,
Te met, à ma prière, au comble de tes vœux.
Avise donc ; tu sais qu’un fils peut tout sur elle.
Dont un autre a charmé les inclinations,
J’ai toujours du respect pour ses perfections[2],
Et je serois marri qu’aucune violence…
L’amour sur le respect emporte la balance.
Je ne le veux devoir qu’à mes vives ardeurs[3] ;
Je ne la veux gagner qu’à force de services.
Tandis tu veux donc vivre en d’éternels supplices ?
Tandis ce m’est assez qu’un rival préféré