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ACTE II, SCÈNE II.
LYSARQUE.

395Tant que…Mon grand ami !Monsieur ?Viens çà, dis-nous,
N’as-tu point ici vu deux cavaliers aux coups ?

PYMANTE.

Non, Monsieur.

LYSARGUE.

Non, Monsieur.Ou l’un d’eux se sauver à la fuite ?

PYMANTE.

Non, Monsieur.

LYSARQUE.

Non, Monsieur.Ni passer dedans ces bois sans suite ?

PYMANTE.

Attendez, il y peut avoir quelques[1] huit jours…

LYSARQUE.

400Je parle d’aujourd’hui : laisse là ces discours ;
Réponds précisément.

PYMANTE.

Réponds précisément.Pour aujourd’hui, je pense[2]
Toutefois, si la chose étoit de conséquence,
Dans le prochain village on sauroit aisément…

LYSARQUE.

Donnons jusques au lieu[3] ; c’est trop d’amusement.

PYMANTE, seul.

405Ce départ favorable enfin me rend la vie,
Que tant de questions m’avoient presque ravie.
Cette troupe d’archers, aveugles en ce point,
Trouve ce qu’elle cherche et ne s’en saisit point[4] ;

  1. Ce mot est ainsi orthographié dans toutes les éditions de Corneille publiées de son vivant. Voyez le Lexique.
  2. Var. [Réponds précisément.] pym. J’arrive tout à l’heure,
    Et de peur que ma femme en son travail ne meure,
    Je cherche… 1er archer. Allons, Monsieur, donnons jusques au lieu.
    Nous perdons notre temps… lys Adieu, compère, adieu.
    pymante, seul. Cet adieu favorable enfin me rend la vie. (1632-57)
  3. C’est-à-dire, allons jusqu’à cet endroit, poussons jusque-là.
  4. Var. Treuve ce qu’elle cherche et ne s’en saisit point. (1632-52 et 57)