Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/413

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
287
ACTE I, SCÈNE VII.

Mais quelque événement que le destin nous cache,
195Si tu veux m’obliger, viens de grâce avec moi,
Que nous donnions ensemble avis de tout au Roi[1].


Scène VIII.

CALISTE, DORISE.
CALISTE, cependant que Dorise s’arrête à chercher
derrière un buisson[2].

Ma sœur, l’heure s’avance, et nous serons à peine,
Si nous ne retournons, au lever de la Reine.
Je ne vois point mon traître, Hippolyte non plus.

DORISE, tirant une épée de derrière ce buisson,
et saisissant Caliste par le bras[3].

200Voici qui va trancher tes soucis superflus[4] ;
Voici dont je vais rendre, aux dépens de ta vie,
Et ma flamme vengée, et ma haine assouvie.

CALISTE.

Tout beau, tout beau, ma sœur, tu veux m’épouvanter ;
Mais je te connois trop pour m’en inquiéter[5].
205Laisse la feinte à part, et mettons, je te prie[6],
À les trouver bientôt toute notre industrie.

DORISE.

Va, va, ne songe plus à leurs fausses amours,

  1. Var. Qu’ensemble nous donnions avis de tout au Roi. (1632)
  2. Var. Dorise s’arrête a chercher, etc. (1663, en marge.)
  3. Var. Elle tire, etc. (1663, en marge.) — Les mots par le bras manquent dans les éditions de 1632-60.
  4. Var. Voici qui va trancher tels soucis superflus ;
    Voici dont je vais rendre, en te privant de vie,
    Ma flamme bien heureuse et ma haine assouvie. (1632-57)
  5. Var. dor. Dis que dedans ton sang je me veux contenter. (1632)
    Var. dor. Dis qu’avecque ta mort je me veux contenter. (1644-57)
  6. Var. cal. Laisse, laisse la feinte, et mettons, je te prie. (1632-57)