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NOTICE.

Cette pièce, publiée en 1682, passe généralement pour avoir été représentée en 1630. On a cru pouvoir se fonder, pour fixer cette date, sur les premières lignes de l’Examen, où Corneille nous apprend que c’est après avoir fait un voyage à Paris « pour voir le succès de Mélite » qu’il entreprit de composer cette seconde pièce ; mais entreprendre et exécuter, et surtout achever, ne sont pas même chose. Puis, il est dit dans la Dédicace que Clitandre est venu conter « il y a quelque temps » au duc de Longueville « une partie de ses aventures, autant qu’en pouvoient contenir deux actes de ce poëme encore tous informes, et qui n’étoient qu’à peine ébauchés. » Ces mots « il y a quelque temps » ne s’appliqueraient guère bien, ce nous semble, à une communication faite au duc de Longueville deux ans auparavant ; d’ailleurs, il ne s’agit pas du poëme tout entier, mais de deux actes, et encore de deux actes seulement ébauchés. C’est là sans doute ce qui a déterminé les frères Parfait à porter à l’année 1632 la représentation de cet ouvrage : ils en placent l’analyse à cette date dans leur Histoire du théâtre françois (tome IV, p. 541).

Voici le titre exact de la première édition :

Clitandre, ov l’Innocence délivrée, tragi-comedie. Dediée a Monseignevr le dvc de Longveville. À Paris, chez François Targa… M.DC.XXXII. Auec Priuilege du Roy.

Le privilége est daté du 8 mars 1632, et l’achevé d’imprimer du 20 du même mois. À la page 121 on trouve un frontispice qui porte : Meslanges poetiqves dv mesme, avec l’adresse de Targa. La pièce et les mélanges forment ensemble un volume in-8° de 159 pages. Nous n’avons point à nous étendre ici