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ACTE V, SCÈNE V.
CLORIS.

Après un tel faux bond, un change si soudain,
A volage, volage, et dédain pour dédain.

MÉLITE.

1695Ma sœur, ce fut pour moi qu’il osa s’en dédire.

CLORIS.

Et pour l’amour de vous je n’en ferai que rire.

MÉLITE.

Et pour l’amour de moi vous lui pardonnerez.

CLORIS.

Et pour l’amour de moi vous m’en dispenserez.

MÉLITE.

Que vous êtes mauvaise !

CLORIS.

Que vous êtes mauvaise !Un peu plus qu’il ne semble.

MÉLITE.

1700Je vous veux toutefois remettre bien ensemble[1].

CLORIS.

Ne l’entreprenez pas ; peut-être qu’après tout[2]
Votre dextérité n’en viendroit pas à bout.


Scène VI.

TIRCIS, la Nourrice[3], ÉRASTE, MÉLITE, CLORIS.
TIRCIS.

De grâce, mon souci, laissons cette causeuse[4] :
Qu’elle soit à son choix facile ou rigoureuse,

  1. Var. Si vous veux-je pourtant remettre bien ensemble. (1633-57)
  2. Var. Ne l’entreprenez pas, possible qu’après tout. (1633-44 et 52-57)
  3. Il y a nourrice, sans article, dans les éditions de 1633-52.
  4. En marge, dans l’édition de 1633 : La Nourrice paroît à l’autre bout du théâtre, avec Éraste, l’épée nue à la main, et ayant parlé à lui quelque temps à l’oreille, elle le laisse à quartier (voyez p. 93, note 2), et s’avance vers Tirsis.