Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1.djvu/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
MÉLITE.

C’est le brave Lisis, qui semble sur le front[1]
Porter empreints les traits d’un déplaisir profond.


Scène III.

LISIS, MÉLITE, CLORIS.
LISIS, à Cloris.

Préparez vos soupirs à la triste nouvelle[2]
Du malheur où nous plonge un esprit infidèle ;
1225Quittez son entretien, et venez avec moi
Plaindre un frère au cercueil par son manque de foi.

MÉLITE.

Quoi ! son frère au cercueil !

LISIS.

Quoi ! son frère au cercueil !Oui, Tircis, plein de rage
De voir que votre change indignement l’outrage,
Maudissant mille fois le détestable jour
1230Que votre bon accueil lui donna de l’amour,
Dedans ce désespoir a chez moi rendu l’âme[3],
Et mes yeux désolés…

MÉLITE.

Et mes yeux désolés…Je n’en puis plus ; je pâme.

CLORIS.

Au secours ! au secours !

  1. Var. C’est le brave Lisis, qui tout triste et pensif,
    À ce qu’on peut juger, montre un deuil excessif. (1633-57)
  2. Var. Pouvez-vous demeurer auprès d’une personne
    Digne pour ses forfaits que chacun l’abandonne ?
    Quittez cette infidèle, et venez avec moi. (1633-57)
  3. Var. Dedans ce désespoir a rendu sa belle âme.
    mél. Hélas ! soutenez-moi ; je n’en puis plus, je pâme. (1633-57)