Quand il n’en auroit point de plus justes raisons,
La parole donnée, il faut que l’on la tienne.
Cela fait contre vous : il m’a donné la sienne.
Oui ; mais ayant déjà reçu mon amitié,
Sur un vœu solennel d’être un jour sa moitié[1],
Peut-il s’en départir pour accepter la vôtre ?
De grâce, excusez-moi, je vous prends pour une autre,
Et c’étoit à Cloris que je croyois parler.
Vous ne vous trompez pas.
[2],
La sœur de mon amant contrefait ma rivale ?
Donc, pour mieux m’éblouir, une âme déloyale[3]
Contrefait la fidèle ? Ah ! Mélite, sachez
Que je ne sais que trop ce que vous me cachez.
Philandre m’a tout dit : vous pensez qu’il vous aime ;
Mais sortant d’avec vous, il me conte lui-même
Jusqu’aux moindres discours dont votre passion
Tâche de suborner[4] son inclination.
Moi, suborner Philandre ! ah ! que m’osez-vous dire !
La pure vérité.