Dépêche.
Le voilà que je te restitue.
Vous n’avez plus affaire qu’à Tircis ; je le souffre encore, afin que par sa hantise je remarque plus exactement ses défauts et les fasse mieux goûter à ma mère. Après cela Philandre et Mélite auront tout loisir de rire ensemble des belles imaginations dont le frère et la sœur ont repu leurs espérances.
Crois-tu que ce billet s’adresse encore à toi[1] ?
Traître ! c’est donc ainsi que ma sœur méprisée
Sert à ton changement d’un sujet de risée ?
C’est ainsi qu’à sa foi Mélite osant manquer[2],
D’un parjure si noir ne fait que se moquer ?
C’est ainsi que sans honte à mes yeux tu subornes[3]
Un amour qui pour moi devoit être sans bornes ?
Suis-moi tout de ce pas, que l’épée à la main[4]
- ↑ Var. Crois-tu que celle-là s’adresse encore à toi ? (1633-57)
- ↑ Var. Qu’à tes suasions Mélite osant manquer
À ce qu’elle a promis, ne s’en fait que moquer ?
Qu’oubliant tes serments, déloyal tu subornes
[Un amour qui pour moi devoit être sans bornes ?] (1633-57) - ↑ Suborner, séduire, appliqué ainsi aux passions, aux sentiments, est fréquent dans Corneille. Voyez le Lexique.
- ↑ Var. Avise à te défendre ; un affront si cruel
Ne peut se réparer à moins que d’un duel ;
[Il faut que pour tous deux ta tête me réponde.] (1633-57)
Encore une, qu’il faut que je te restitue.
tirs. Dépêche, ta longueur importune me tue. (1633-57)