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ACTE II, SCÈNE VI.

Ne pourroient en un siècle ébranler ma constance[1].

(Il dit ce vers à Cliton tout bas[2].)

645Dans deux heures d’ici tu viendras me revoir.

CLITON.

Disposez librement de mon petit pouvoir.

ÉRASTE, seul[3].

Il a beau déguiser, il a goûté l’amorce ;
Cloris déjà sur lui n’a presque plus de force :
Ainsi je suis deux fois vengé du ravisseur,
650Ruinant tout ensemble et le frère et la sœur.


Scène VII.

TIRCIS, ÉRASTE, MÉLITE.
TIRCIS.

Éraste, arrête un peu.

ÉRASTE.

Éraste, arrête un peu.Que me veux-tu ?

TIRCIS.

Éraste, arrête un peu.Que me veux-tu ?Te rendre
Ce sonnet que pour toi j’ai promis d’entreprendre[4].

MELITE, au travers d’une jalousie, cependant qu’Éraste lit le sonnet[5].

Que font-ils là tous deux ? qu’ont-ils à démêler ?
Ce jaloux à la fin le pourra quereller :

  1. Var. N’ont rien qui soit bastant d’ébranler ma constance. (1633)
  2. Var. Il dit ce dernier vers comme á l’oreille de Cliton, et rentre, tous deux chacun de leur côté. (1633, en marge.) — À Cliton, tout bas. (1644-60)
  3. À la place du mot seul ou seule, après le nom d’un personnage, on lit constamment, en marge, dans l’édition de 1663 : Il est seul, elle est seule. Nous n’avons remarqué qu’une exception à cet usage. La première fois que cette indication se trouve dans Mélite, c’est-à-dire à la fin de la scène iii du Ve acte, l’édition de 1663 ne porte en marge que le mot même du texte : seul.
  4. Far. Ce sonnet que pour toi je promis d’entreprendre. (1633-60)
  5. Var. Elle paroît au travers d’une jalousie, et dit ces vers cependant qu’Éraste lit le sonnet tout bas. (1633, en marge.) — Elle les regarde à travers une jalousie cependant qu’Éraste lit le sonnet. (1663, en marge.)