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ACTE II, SCÈNE IV.

Et sans rien hasarder à la moindre longueur,
On leur donne la main dès qu’ils offrent le cœur.

TIRCIS.

Sa mère peut agir de puissance absolue.

CLORIS.

560Crois que déjà l’affaire en seroit résolue,
Et qu’il auroit déjà de quoi se contenter,
Si sa mère étoit femme à la violenter.

TIRCIS.

Ma crainte diminue et ma douleur s’apaise[1] ;
Mais si je t’abandonne, excuse mon trop d’aise.
565Avec cette lumière et ma dextérité,
J’en veux aller savoir toute la vérité.
Adieu.

CLORIS.

Adieu.Moi, je m’en vais paisiblement attendre[2]
Le retour désiré du paresseux Philandre.
Un moment de froideur lui fera souvenir[3]
570Qu’il faut une autre fois tarder moins à venir.


Scène V.

ÉRASTE, CLITON.
ÉRASTE, lui donnant une lettre[4].

Va-t’en chercher Philandre, et dis-lui que Mélite[5]

  1. Var, Pour de si bons avis il faut que je te baise. (1633)
  2. Var. Adieu.Moi, je m’en vais dans le logis attendre. (1633-57)
  3. Var. Un baiser refusé lui fera souvenir. (1633-48)
    Var. Un moment de froideur le fera souvenir. (1663 et 64)
  4. Var. Il baille une lettre à Cliton. (1633, en marge.) — Il lui donne une lettre. (1663, en marge.)
  5. Var. Cours vite chez Philandre, et dis-lui que Mélite
    A dedans ce papier sa passion décrite. (1633-57)