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XX
NOTICE BIOGRAPHIQUE

que, suivant l’usage, « une notice détaillée et signée du principal indique dans quelle classe et à quel titre cette récompense avait été décernée au jeune Corneille[1]. » Par malheur nous ignorons ce qu’est devenu ce volume et nous n’avons pu voir nous-même ni reproduire le curieux renseignement qu’il renferme.

Suivant une tradition dont l’origine est demeurée inconnue, Corneille a remporté un prix de rhétorique pour une traduction en vers français d’un morceau de la Pharsale[2]. Mais nous ne croyons pas que ce prix soit le volume que nous venons de décrire : il est, non pas impossible, mais peu probable, que notre poète, né en 1606, ait fait sa rhétorique en 1620.

Le temps n’a pas fait disparaître entièrement les témoignages de la gratitude de Corneille envers ses maîtres. La bibliothèque de la Sorbonne possède un exemplaire de l’édition de 1664 de son Théâtre sur le titre duquel il a inscrit cet envoi :

Patribus Societatis Jesu
Colendissimis præceptoribus suis
Grati animil pignus
D. D. Petrus Corneille.

Dii, majorum umbris tenuem et sine pondere terram,
Qui prœceptorem sancti voluere parentis
Esse loco[3].

Un monument plus durable et plus touchant des sentiments de respect dont il demeura toujours animé à l’égard de ceux


    M. Villenave… dont la vente aura lieu… le lundi 15 février 1848… Paris, Chinot, in-8°, n° 969.

  1. Voyez Pierre Corneille et son temps… par M. Guizot, Paris, 1858, in-12, p. 143, note 2.
  2. Voyez notre tome IV, p. 3.
  3. Ce passage latin est emprunté à la viie satire de Juvénal, vers 207, 209 et 210. — Le volume de la bibliothèque de la Sorbonne a déjà été décrit dans un article de l’Athenœum français du 22 décembre 1855 (p. 1114), signé A. de Bougy, et dans l’édition de la traduction de l’Imitation par Corneille, publiée en 1857 par M. Alexandre de Saint-Albin, chez l’éditeur Lecoffre.