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MÉLITE.
COMÉDIE.

ACTE I.



Scène première.

ÉRASTE, TIRCIS.
ÉRASTE.

Je te l’avoue, ami, mon mal est incurable[1] ;
Je n’y sais qu’un remède, et j’en suis incapable :
Le change seroit juste, après tant de rigueur ;
Mais malgré ses dédains, Mélite a tout mon cœur ;

  1. Var.* Parmi tant de rigueurs n’est-ce pas chose étrange
    Que rien n’est assez fort pour me résoudre au change ?
    Jamais un pauvre amant ne fut si mal traité,
    Et jamais un amant n’eut tant de fermeté :
    Mélite a sur mes sens une entière puissance ;
    Si sa rigueur m’aigrit, ce n’est qu’en son absence.
    Et j’ai beau ménager dans un éloignement, (1633-57)
    *. Les chiffres qui sont à la fin des variantes, entre parenthèses, marquent les dates des éditions d’où elles sont tirées. Le premier chiffre seul est entier ; il faut suppléer 16 devant les suivants. 1633-57 signifie que la variante se trouve dans toutes les éditions publiées de 1633 à 1657 inclusivement.
    Les variantes trop longues pour figurer au bas des pages sont données à la suite de la pièce.