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XIV
AVERTISSEMENT.

faits de l’imprimerie, il en soit pour nous du père de notre théâtre comme de ces écrivains de l’antiquité dont certains livres ne nous sont connus que grâce aux fragments conservés par les grammairiens.

Le théâtre, comme on doit le penser, ne s’est guère accru ; nous reproduirons cependant deux publications, peu importantes en elles-mêmes, mais fort intéressantes pour l’histoire de la représentation des pièces de Corneille [1] : le Dessein d’Andromède et le Dessein de la Toison d’or. Ces desseins sont de véritables livrets très-semblables à ceux qui se vendent encore aujourd’hui dans les théâtres d’opéra. Nous sommes contraint d’ajouter qu’ils ne sont pas rédigés d’une manière beaucoup plus attachante. Notre poëte en est cependant bien l’auteur, car il dit en tête du Dessein d’Andromède : « J’ai dressé ce discours seulement en attendant l’impression de la pièce. »

Nous avons cru pouvoir extraire de la Comédie des Tuileries, pour le faire figurer dans notre édition, un acte, le troisième, dont la rédaction paraît très-vraisemblablement avoir été confiée à notre poëte ; néanmoins nous l’avons fait imprimer en petits caractères, afin que le lecteur put toujours distinguer à première vue ce qui est incontestablement de Corneille de ce qui peut seulement lui être attribué.

Cette précaution était encore plus nécessaire à l’égard des pamphlets publiés en sa faveur dans la querelle du

  1. Ces deux publications ont été signalées par nous pour la première fois, en 1861 : de la Langue de Corneille, p. 46.