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AVERTISSEMENT.

erreur : il compare à des fragments de diverses pièces jouées vers 1630, le commencement de Mélite non tel qu’il a été écrit d’abord, mais tel qu’il a été refait en 1660, et il s’écrie avec étonnement : « Voilà les premiers vers de Corneille ; à l’exception d’un mot, il n’y a rien qui ait vieilli. »

Il ne suffisait pas d’avoir la volonté bien arrêtée de recueillir toutes les variantes, ni même de parvenir à se procurer les éditions où elles se trouvent, il fallait encore trouver la manière la plus expéditive et la plus sûre d’exécuter le travail. M. Ad. Régnier, qui dirige la collection des Grands écrivains de la France avec une vigilance infatigable et une sûreté de goût des plus rares, a eu l’excellente idée de convoquer pour cette collation autant de lecteurs que nous avions de textes différents. Ce mode de révision, qui sera employé pour tous les auteurs auxquels il pourra utilement s’appliquer, nous paraît être le moyen le plus sûr d’arriver à une exactitude presque absolue[1].

Après avoir dit jusqu’où nous avons poussé le scrupule à l’égard des variantes, il est presque inutile d’ajouter que nous avons fait tous nos efforts pour réunir et publier jusqu’aux plus minces productions sorties de la plume de Corneille. Cette tâche, aujourd’hui pénible, l’eût été beaucoup moins au siècle dernier, mais alors les

  1. Je suis heureux de remercier ici mes collaborateurs dans ce pénible travail. Je dois citer d’abord M. Adolphe Régnier fils, dont l’heureuse mémoire m’a suggéré plus d’un utile rapprochement ; ensuite MM. Schmit et Alphonse Pauly, mes collègues de la Bibliothèque impériale ; enfin plusieurs employés fort méritants de la librairie de M. Hachette et de l’imprimerie de M. Lahure.