théâtre[1]. De ces six, il n’y a que le sujet dont la bonne constitution dépende proprement de l’art poétique ; les autres ont besoin d’autres arts subsidiaires : les mœurs, de la morale ; les sentiments, de la rhétorique ; la diction, de la grammaire ; et les deux autres parties ont chacune leur art, dont il n’est pas besoin que le poète soit instruit, parce qu’il y peut faire suppléer par d’autres que lui[2], ce qui fait qu’Aristote ne les traite pas. Mais comme il faut qu’il exécute lui-même ce qui concerne les quatre premières, la connaissance des arts dont elles dépendent lui est absolument nécessaire, à moins qu’il ait reçu de la nature un sens commun assez fort et assez profond pour suppléer à ce défaut[3].
Les conditions du sujet sont diverses pour la tragédie et pour la comédie. Je ne toucherai à présent qu’à ce qui regarde cette dernière, qu’Aristote définit simplement une imitation de personnes basses et fourbes[4]. Je ne puis m’empêcher de dire que cette définition ne me satisfait point ; et puisque beaucoup de savants tiennent que son Traité de la Poétique n’est pas venu tout entier jusques à nous, je veux croire que dans ce que le temps nous en a dérobé il s’en rencontroit une plus achevée.
La poésie dramatique, selon lui, est une imitation des actions, et il s’arrête ici à la condition des personnes, sans dire quelles doivent être ces actions. Quoi qu’il en soit, cette définition avoit du rapport à l’usage de son temps, où l’on ne faisoit parler dans la comédie que des personnes d’une condition très médiocre ; mais elle n’a