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DE MADAME DESBORDES-VALMORE

plus heureux de la poésie, la grâce simple et touchante, la vraie voix du cœur. Tout ce qu’elle a écrit respire l’amour naïf et pieux de sa terre natale ; et, à son nom qui ne périra pas, toujours on ajoutera justement ces mots : La Muse Douaisienne.

Un honorable magistrat de la Cour de Douai[1], dans un rapport comme secrétaire général de la Société des sciences et arts, payait dernièrement un juste hommage à notre illustre concitoyenne :

« S’il ne nous est permis, disait-il, d’aborder en ce moment l’appréciation des œuvres de l’écrivain, du poëte, pourquoi ne dirions-nous pas ce qu’était Marceline pour son pays, pour sa famille et pour ses amis ?

« Un des traits qui la distinguaient, c’était son amour pour la Flandre française, pour Douai, sa ville natale, qu’elle appelait « sa patrie dans la grande patrie. » — Elle aimait à entendre l’accent Douaisien avec sa note traînante ; elle l’avait même un peu conservé. Quelques mots de patois ravissaient cette muse qui chantait avec des accents si suaves les peines du cœur et les charmes de l’enfance. Elle racontait d’une manière ravissante, mettant un art merveilleux à retracer le moindre épisode dont elle avait pu être témoin ; ou plutôt

  1. Monsieur le président Cahier.