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DE MADAME DESBORDES-VALMORE

un brave enfant et une intelligence très-distinguée ; il a de plus le charme d’un caractère candide, et les goûts les plus sobres. J’espère que Dieu le bénira toujours. » À lui-même plus tard elle écrivait ainsi :

— « (21 octobre 1840, Bruxelles)… Hier mardi, ton père a reçu ta lettre et le dessin qu’elle contenait, mon cher fils, il t’en remercie et partage ainsi que moi tes adorations pour Michel-Ange. Que ce monde renferme de bonheur quand on possède en soi le sens le plus humble et le plus grand tout ensemble, l’admiration ! Il console de toutes les misères et donne des ailes à la pauvreté. »

— « (26 octobre 1840)… Je comptais travailler ici dans la solitude, mais elle ressemble à celle où je voudrais m’enfermer à Paris. Les lutins entrent par la serrure… — Je suis bien contente d’avoir ici ton volume sur l’Allemagne. Chaque ligne de madame de Staël est une lumière qui pénètre mon ignorance d’admiration et toujours d’attendrissement. Quel génie ! mais quelle âme !… Quel bonheur de croire à notre immortalité, pour la voir aussi, comme je l’ai rêvée une fois ! D’un autre côté, plus je lis, plus je pénètre sous les voiles qui nous cachaient nos grandes gloires, et moins j’ose écrire ; je suis frappée de crainte, comme un ver luisant mis au soleil. »

Après le mariage de sa fille, il y avait comme