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LA VIE ET LES ŒUVRES

— Un dernier coup a frappé Marceline Desbordes ; elle vient de perdre Cécile, sa dernière sœur : Elle écrit à sa nièce Camille :

« (30 janvier 1855.)… Me voilà donc sans frère, ni sœurs, toute seule des chères âmes que j’ai tant aimées, sans la consolation de survivre pour accomplir leur vœu qui était toujours, et toujours, de faire du bien !… Que dire devant ces arrêts de la Providence ? Si nous les avons mérités, c’est encore plus triste. Cette réflexion ne regarde que moi ma bonne amie. Je cherche souvent en moi-même ce qui peut m’avoir fait frapper si durement par notre cher créateur, car il est impossible : que sa justice soit sans cause, et cette pensée achève bien souvent de m’accabler.


Il faut pourtant que je m’arrête… Il faut que je résiste à la tentation, en présence de tant de lettres si expressives, image fidèle de tout ce qu’il y avait de grâce naturelle, de vive originalité, de candeur et de générosité dans cette aimable femme.

Qu’on m’accorde encore cependant (et c’est par là que je termine) de reproduire quelques charmantes lignes de la correspondance de madame Desbordes-Valmore avec son fils, le seul de ses enfants qui lui ait survécu, dont elle était fière à juste titre, et dont elle disait dans une de ses lettres : « Hippolyte va bien à son devoir et se fait aimer partout. C’est