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DE MADAME DESBORDES-VALMORE

vieilles chaussures, une des fortes têtes du quartier, et d’une femme marchande de verdures, qui a son étal sur les premières marches. Cette cave, au double escalier, établit avec le dehors une communication auxiliaire dont profitent, à certains jours les gens de la maison (les enfants surtout), lorsqu’ils ont intérêt à sortir, ou à rentrer à la sourdine.

Au-dessus de la première pièce que je décrivais tout à l’heure, et qui est un peu basse de plafond, il existe une sorte d’entre-sol qui forme chambre pour les enfants. Dans cette chambre attiédie par la chaleur de l’étuve d’en bas se voient trois petits lits bien blancs et un berceau d’osier ; c’est le berceau de Marceline. Sur le mur, d’un côté est fixé un petit miroir que surmonte un rameau de buis bénit, de l’autre, sont quelques rayons où les enfants viennent prendre, à l’heure de l’école, le petit panier aux provisions, leurs livres et leurs cahiers, et où ils sont plus ou moins exacts à les venir déposer après la classe.

La deuxième pièce du rez-de-chaussée s’ouvre au fond du corridor et est éclairée sur la cour ; on l’appelle la chambre rouge. Elle doit ce nom à son carrelage soigneusement frotté et entretenu dans tout le vif de sa couleur primitive. D’habitude cette chambre demeure fermée à clé. Dans les grands jours, la famille s’y réunit. Les carreaux rouges sont alors saupoudrés de sable blanc. Un feu clair pétille