Page:Corne - La Vie et les Œuvres de Madame Desbordes-Valmore, 1876.pdf/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
LA VIE ET LES ŒUVRES

donné), était de sa part l’objet d’une sorte d’adoration. Toute jeune encore, elle fut recherchée par un homme de mérite, M. Langlais, membre de l’Assemblée législative, et cette union comblait les vœux de la tendre mère. On peut juger du désespoir de madame Desbordes-Valmore quand elle vit sa fille, après trois ans à peine de mariage, s’éteindre d’une maladie de langueur.

Un seul des quatre enfants de madame Desbordes-Valmore lui a fermé les yeux, M. Hippolyte Valmore qui, après avoir marqué sa première jeunesse par des succès littéraires, occupe aujourd’hui dans l’administration centrale de l’instruction publique une position distinguée.

Quels furent les derniers moments de madame Desbordes-Valmore ? Semblables à toute sa vie, ils furent marqués par de profondes souffrances et par les efforts d’une âme élevée qui s’appliquait à les surmonter. Je possède une lettre de M. Valmore fils, où, en quelques simples traits, il montre ce que fut sa mère pendant sa dernière maladie et en face de la mort. Son amour filial me pardonnera si, pour satisfaire aux sentiments de ceux qui m’écoutent et couronner cette biographie, j’emprunte à sa lettre les lignes suivantes :

« Ma mère fut deux ans clouée sur le lit par une maladie aiguë ; elle y a montré le courage et la résignation les plus admirables. Son âme semblait