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VENDREDI, montrant la gauche au delà de la palissade.

Tenez, le voyez-vous, là-bas, descendre la colline… c’est le maître.

TOBY.

Ça doit être un Européen.

SUZANNE.

Je crois plutôt à un sauvage.

Ils regardent au fond.

TOBY et SUZANNE.

Ah ! la vilaine bête !

Ils se sauvent par la gauche et font retomber la pierre. Vendredi va voir si Edwige n’a pas été réveillée par les cris de Suzanne et de Toby. Robinson parait sur la palissade et s’y arrête un instant, en regardant au loin.


Scène III

ROBINSON, VENDREDI, puis EDWIGE.
ROBINSON.

Je l’ai revu, ce navire !… et déjà je me croyais entraîné par lui vers la patrie : Hélas !… cette douce illusion n’a duré qu’un instant ! (Il descend et vient s’asseoir dans la cabane.) La brume qui venait de terre aura dérobé mes signaux aux yeux de l’équipage, comme elle cachait aux miens ces voiles libératrices. Encore un espoir déçu !

VENDREDI, s’approchant.

Oh ! maître ! ne sois pas triste, Vendredi est si content… si joyeux !

ROBINSON.

D’où te vient cet accès de gaieté ?

VENDREDI.

Ah ! ah ! voilà !

Il montre à Robinson ses deux pistolets dont les chiens sont abattus.

ROBINSON.

Tu t’es servi de tes armes ?… des tonnerres ?… toi, si poltron !