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LEILA.
L’éclair ouvre la nue
Et déchire les cieux !
NADIR.
Non ! c’est l’astre des nuits qui rayonne à tes yeux
Et sourit à ta bienvenue !
LEILA, s’abandonnant de nouveau à l’étreinte amoureuse de Nadir.
Ah ! je te crois ! ma vie est dans tes yeux !
Ta voix remplit mon cœur d’une joie inconnue !
ENSEMBLE.
Que la foudre éclate et gronde,
Que le ciel s’ouvre à nos yeux,
Nous bravons la terre et l’onde
Et Brahma maître des cieux !
Doux baiser, brûlant délire !
Amour pur, sublime ardeur !
Un pouvoir divin m’attire
Dans tes bras et sur ton cœur !
Que la foudre éclate et gronde, etc.

(Le bruit de l’orage se rapproche ; Nourabad paraît au fond.)

NOURABAD.
Un homme est dans ces lieux !… trahison ! trahison !

(Il disparaît dans l’ombre.)

LEILA, , à Nadir.
Ah ! revenez à la raison !
Fuyez ces lieux !… partez ! partez vite !… je tremble !
NADIR.
Que l’amour chaque soir dans l’ombre nous rassemble !
LEILA.
Oui… oui ! demain je t’attendrai !…
NADIR.
Oui, demain je te reverrai !

(Ils se séparent. — Coup de feu dans la coulisse. Leïla pousse un cri et tombe à genoux.)

NOURABAD et LES FAKIRS.
Malheur sur lui ! malheur sur nous !
Accourez !… venez tous !

(Ils traversent le fond du théâtre à la poursuite de Nadir.)