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- Renonce à nous servir, reprends ta liberté !…
- Il en est temps encor…
LE CHŒUR.
- Parle !… réponds !
LEILA, les yeux tournés vers Nadir.
- Je reste !
- Je reste !… que mon sort glorieux ou funeste
- S’accomplisse !… ma vie est à vous, mes amis !
(À la voix de Leïla, Nadir fait un mouvement pour s’élancer vers elle, mais il s’arrête et cache son émotion.)
ZURGA.
- C’est bien !… À tous les yeux tu resteras voilée,
- Tu chanteras pour nous sous la nuit étoilée,
- Tu l’as juré !… tu l’as promis !
NOURABAD ET LE CHŒUR.
- Tu l’as juré ! tu l’as promis !
LEILA.
- Je l’ai juré !… je l’ai promis !
LE CHŒUR.
- Brahma, divin Brahma, que ton bras nous protège,
- Des esprits de la nuit, qu’il écarte le piège !
- Ô Dieu Brahma, nous sommes tous
- À tes genoux !
- Ô Dieu Brahma, nous sommes tous
(Sur un ordre de Zurga, Leïla gravit le sentier qui conduit aux ruines du temple, suivie par Nourabad et les fakirs ; parvenus sur le rocher, ceux-ci se retournent et font signe à la foule de s’arrêter ; puis ils disparaissent avec Leïla dans les profondeurs du temple ; les femmes et les enfants se dispersent de différents côtés ; les hommes descendent sur le rivage. Zurga se rapproche de Nadir, lui tend la main et s’éloigne avec un dernier groupe de pêcheurs. — Le jour baisse peu à peu.)
Scène VII
NADIR, , seul.
- À cette voix quel trouble agitait tout mon être ?
- Quel fol espoir ?… comment ai-je cru reconnaître ?…
- Hélas ! devant mes yeux déjà, pauvre insensé,
- La même vision tant de fois a passé !…
- Non ! non ! c’est le remords, la fièvre, le délire !
- Zurga doit tout savoir,
- J’aurais dû tout lui dire !
- Parjure à mon serment, j’ai voulu la revoir !