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Beyle racontait l’aventure à ses amis et il ajoutait gaiement :

— Que voulez-vous ? on est trop bête à présent en France pour me comprendre.

Il payait assez cher cette boutade pour qu’on la lui pardonnât.

De 1817 à 1831 ses publications lui rapportent juste 5.200 fr., et dans ce chiffre les Promenades dans Rome et le Rouge et le Noir entrent pour 3. 000 francs.

En 1838 les Mémoires d’un Touriste sont payés 1.560 fr. et la Chartreuse de Parme 2.500 francs ! Ce qui fait un total de 9.260 fr. (pendant vingt deux ans), dont il faut défalquer 3.500 francs payés par Beyle pour l’impression de ses deux premiers ouvrages — en tout 5.700 francs de bénéfices nets !

Ces chiffres ont leur éloquence ; il serait bien curieux de pouvoir établir une comparaison avec les bénéfices des auteurs contemporains de Stendhal. Le résultat ne serait pas beaucoup plus édifiant sans doute.

Quoiqu’il en soit, nous avons un point de départ qui pourrait servir à une étude d’un indiscutable intérêt.


On a reproché aux fervents de Beyle de vouloir publier jusqu’aux notes de sa blanchisseuse, mais si nous les avions, nous en composerions