Page:Cordier - Comment a vécu Stendhal, 1900.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce livre, après le Journal après la Vie de Henri Brulard, après les Souvenirs d’Égotisme, aidera les futurs historiens de Beyle à faire disparaître cette légende.

Je n’en veux pour preuve que les deux figures de femme qui tiennent ici une si grande place ; l’une se révèle à nous en une lettre admirable qu’on dirait écrite par un romancier de 1830 tant elle est vigoureuse de ton et mélodramatique de forme, et l’autre, d’une physionomie plus douce, nous donne une impression moins physique des qualités séductrices de Beyle. Nous avons là des indications fort précieuses, — Beyle est jugé et analysé, non par lui-même cette fois, ce qui nous est un soulagement, mais par une virago de l’amour et par une femme très fine et très supérieure. Auprès de l’une — la plus grande dame des deux — Beyle ne trouve pas tout ce qu’il cherche. Auprès de l’autre il cherche ce qu’il ne peut trouver. Ces deux situations en disent très long sur le caractère romantique de Beyle, sur ce qu’il y avait de « fleur bleue » en son cœur et de panache troubadour à son bolivar.

II

Les futurs historiens de Beyle auront encore d’autres éléments qui leur permettront de peindre du maître un portrait ressemblant.