hindoue s’est développée d’abord indépendamment de la médecine grecque, et qu’en des temps plus nouveaux (dès Hippocrate peut-être), des échanges de doctrines ont eu lieu entre elles, d’une manière de plus en plus suivie. Les traités encyclopédiques de Suçruta et de Caraka seraient les résultats définitifs de cette fusion.
Un savant professeur indigène, Romesh Chunder Dutt, dans son ouvrage sur la civilisation de l’Inde antique, d’après les documents sanscrits, divise l’histoire de sa patrie en cinq périodes, que nous adoptons en principe avec quelques modifications ; il est bien évident que ces périodes, purement artificielles, n’ont que des limites approximatives ; mais dans l’état de nos connaissances, nul ne saurait aviser à mieux. En voici le tableau :
I. Période védique (xxve ?-xive siècles avant J.-C.).
II. Période épique ou héroïque (xive-xe siècles avant J.-C.).
III. Période brahmanique (xe-iiie siècles avant J.-C.).
IV. Période bouddhique (iiie siècle avant J.-C., viie siècle après).
V. Période pourânique (viie-xiiie siècles après J.-C.).
Notre travail, tel que nous le soumettons, ne comprend que les périodes védique et épique ; les instants nous manquent, en effet, pour la publication intégrale du manuscrit volumineux que deux années d’efforts ont à peine suffi à rédiger et qui, probablement, ne sera jamais imprimé. Aucune étude d’ensemble n’a paru jusqu’ici, croyons, nous, sur la médecine aryenne pendant l’âge héroïque ; notre seule consolation est donc d’avoir été le premier à l’entreprendre.