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qui me regretteront se réjouiront de me voir jouir du repos dans les Champs-Elysée, avec Brutus et quelques anciens. Il est peu de vrais patriotes qui sachent mourir pour leur pays ; ils sont presque tous égoïstes. Elle termine sa lettre en priant Barbaroux de dire à Wimpfen qu’elle a gagné plus d’une bataille par l’action qu’elle vient de commettre.


Par une autre lettre, Charlotte Corday instruit son père des événemens qui viennent de se passer ; qu’elle l’embrasse tendrement ainsi que sa sœur et ceux de ses amis. Elle fini par supplier son père et tous ceux qui s’intéressent à elle, de ne point la regretter parce que leurs pleurs ne serviroient qu’à ternir sa mémoire.


INTERROGATOIRE.


Interpellée de déclarer ses noms, âge, qualité demeure et lieu de naissance :

A répondu se nommer Marie-Anne-Charlotte Corday, ci-devant d’Armans, native de Caën, âgée de vingt-cinq ans, demeurant, depuis son arrivée à Paris, rue des Vieux-Augustins, hôtel de la Providence, et vivant de ses revenus.

Interrogée sur le crime à elle imputé :

A dit qu’elle est arrivée à Paris le jeudi, 11 Juillet, à 11 heures du matin ; qu’elle a été chez Duperret pour lui remettre un paquet de la part de Barbaroux ; qu’elle est sorti très-peu de tems le vendredi ; que le samedi elle a écrit une lettre à Marat pour