lon. » Tour à tour il est puissant et fin. À vrai dire, ce n’est point sur une harpe idéale qu’il accompagne son cantique d’amour. C’est plutôt sur ces grandes orgues qui éclatent, mugissent et tonnent, puis soudain filent une note déliée, d’une pureté céleste.
Un soir, il se promène au bord de la Marne, près de Paris. Il songe que la rivière baigne le château d’Isle. Un amoureux rapporte tout ce qu’il voit à ce qu’il aime : « Les longues soirées que j’allais passer là, je les emploie à lire, à prendre le frais sur le bord de la rivière, à voir, de la pointe de l’île, les eaux de la Marne qui viennent de vous à moi, et à leur demander des nouvelles des pieds blancs de celle que j’aime… »
N’est-ce point une imagination charmante, celle de ce « petit château » que Sophie et Diderot ont rêvé, dont ils ont fait le séjour idéal de leur tendresse ? Ils s’y réfugient en pensée. Ils l’améliorent. Ils s’y entourent de ceux qu’ils aiment : « Si pendant mon absence, écrit Diderot, il vous arrive quelquefois de retourner au petit château, que j’y sois avec vous. Je rêve aussi de mon côté à perfectionner cet établissement et je trouve qu’on y aurait besoin