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Plus l’absence se prolonge, plus il appelle, plus il réclame Sophie. De chacune de ses lettres, le même cri s’échappe : « Revenez ! Revenez ! »

Lorsqu’il est accablé de travail et de soucis, il tend les bras vers elle : « Hâtez-vous de revenir, afin que j’oublie près de vous toutes mes peines. » Ou bien : « Quand vous étiez ici, votre présence me soutenait. Avais-je du chagrin, j’allais voir mon amie, et j’oubliais mon chagrin. Pourquoi m’avez-vous abandonné ? »

Il invoque même, pour presser le retour de Sophie, la brièveté de la vie, la chute si rapide dans le néant : « Venez, venez que je vous embrasse, et que tous vos instants et tous les miens soient marqués par notre tendresse et que la longue nuit qui nous attend soit au moins précédée de quelques beaux jours. »

Mme Volland, dans un de ses élans de complaisance, avait promis que ce premier séjour en Champagne ne serait pas de trop longue durée. Elle devait