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ses regrets et goûte l’amère douceur de ses rêves. Il imagine ce qu’il éprouverait si Sophie apparaissait soudain dans ce salon du Grandval. « Mon amie, si par quelque enchantement je vous retrouvais tout à coup à côté de moi, il y a des moments où j’en pourrais mourir de joie… Il est sûr que je ne connais ni bienséance, ni respect qui puissent m’arrêter. Je me précipiterais sur vous, je vous embrasserais de toute ma force et je demeurerais le visage attaché sur le vôtre, jusqu’à ce que le battement fût revenu à mon cœur et que j’eusse recouvré la force de m’éloigner pour vous regarder, »

Mais Sophie n’apparaît pas. Il ne reste bien au philosophe que la consolation des lettres. Aussi avide d’en recevoir que prompt à en écrire, il attend dans la fièvre celles de son amie. On sait que les lettres de Sophie Volland n’ont jamais été retrouvées. Nous n’en connaissons quelques particularités que par celles de Diderot.

Elles étaient surtout sentimentales. Le philosophe