Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je suis avec des gens aimables et que je sente l’ennui me gagner malgré moi, à la réflexion je trouve que c’est que je n’ai plus l’espérance de vous voir un moment. »

Loin d’elle, que le temps est long ! « Les jours n’ont point de fin, les semaines sont éternelles. » Il ne prend intérêt à rien. Il ne sait que faire de lui-même. « Je ne me trouve bien ni chez moi ni ailleurs. La compagnie me déplaît quand j’en ai et je la souhaite quand elle me manque. »

Il voudrait s’enfuir de lui-même. « Combien votre absence me coûte à supporter. J’ai des journées d’un ennui qui m’accable. Alors je me déplais partout. Je cherche dans ma tête quelque endroit où je pourrais me réfugier. Je tourne autour de Paris, je m’éloigne, je finis par arriver où vous êtes. » Hélas ! ce n’est qu’une rêverie.

Au Grandval, chez le baron d’Holbach, on le trouve fort maussade. On a pris le parti de sourire de sa langueur, de ses soupirs indiscrets. Mme d’Aine, la belle-mère du baron, personne fort joviale, déclare que, si cela dure, il faudra le noyer par pitié.

Mais, sourd aux plaisanteries, il s’enfonce dans